Trouver le bon courtier ou broker

Hum, quand on arrive au stade de la recherche du courtier, notre projet Trading devient extrêmement concret.
Il faut prévoir un peu de temps à accorder à cette recherche : 4 demi-journées par exemple. Il faut fractionner car c’est très ennuyeux.

Cet article est une synthèse de mes recherches, pas exhaustives bien sûr, mais j’ai réuni des pistes à suivre pour trouver mon partenaire de trading. Car je suis convaincue qu’il faut voir les choses comme ça : vous êtes à la recherche d’un partenaire et il va falloir « matcher », comme on dit dans les applis de rencontres.

Temps et énergie dépensés pour la recherche : un peu casse-tête en apparence mais pas trop compliqué finalement car on cerne vite la liste des critères que doit remplir le meilleur ou plutôt le moins mauvais des courtiers.

.C’est plutôt bien de mettre par écrit ce dont on a besoin et ce dont on n’a pas besoin pour le moment mais avec l’idée qu’on en aura peut-être besoin un jour.
Mon besoin :
– Avoir une idée précise du montant des frais d’achat et de vente d’actions européennes,
– Je ne suis pas décidée à ouvrir un PEA mais je sens que ça viendra.
– Les actions américaines me tentent.
– Je ne souhaite pas passer d’ordres au téléphone.

Mon but est de compléter mon simulateur de trade avec un montant des frais plausibles.
(Sur ma page A propos, j’explique que je veux construire mon système de trading d’abord en fictif avant de me jeter en réel sous le bus dans le grand bain.)

Il peut être conseillé de mettre le résultat de ses recherches dans un fichier Excel. Ce fichier aurait une structure simple avec la liste des frais en ligne et le nom de chaque courtier en colonne.

Comment choisir le bon courtier ?

C’est simple : c’est celui qui vous fera payer le moins cher et qui vous offrira le meilleur service client.
Oops ! Erreur donc, ce n’est donc pas simple. Il est difficile pour un courtier de proposer une offre bon marché et de financer une logistique client impeccable mais certains sont meilleurs que d’autres à ce jeu.

Reprenons les 2 critères :
– Le montant des frais de passage d’ordres plus la multitude de frais annexes pesant éventuellement sur la tenue de votre compte.
– La qualité du service que fournissent les courtiers quand nous avons besoin d’un renseignement ou qu’un problème soit résolu ou qu’une requête soit traitée rapidement (virement sur fonds sur notre compte par exemple).

Un site donne son avis, éclairé semble-t-il, sur ces 2 critères.
Il s’agit du site « La bourse pour les nains » qui donne tous les ans et depuis longtemps son classement comparatif des meilleurs courtiers : https://www.bnains.org/courtage/tableau_comparatif_courtiers_bourse.php

Le montant des frais

Premier constat évident :
Les prix annoncés par les courtiers en ligne sont les plus intéressants car les prix des services proposés par les banques classiques sont trop chers.

Considérons les courtiers en ligne. On distingue les offres de courtage des banques en lignes et les « pure players ».

Les banques en ligne.
Ce sont des courtiers adossés à de vraies banques donc totale sécurité à la clé.
On trouve par exemple Boursorama (filiale de Société Générale), BforBank (filiale de Crédit agricole), Fortuneo (filiale de Crédit Mutuel Arkea), ING (banque en ligne ING, acronyme de Internationale Nederlanden Groep).

Dans certaines banques en ligne, il faut ouvrir un compte dans la banque pour avoir droit aux services de courtage.

Les pure players
Ce sont des courtiers en trading que ne font que cela.
On peut notamment citer par exemple DeGiro, Bourse Direct, Saxo (ex-Binck), Interactive Broker.

J’ai envie de créer une 3ème catégorie : les courtiers pure players sur mobile comme Trade Republic.

Le modèle en la matière est Robinhood aux USA. C’est Robinhood qui a montré aussi les limites du modèle. Je me suis penchée sur Trade Republic, l’application allemande totalement accessible depuis la France. Les frais sont très attractifs. On paye 1 € pour passer un ordre.

Deuxième constat : Dans les frais, il n’y a pas que les frais…

Plus clairement, dans les frais que vous allez acquitter sur vos achats et ventes de titres, il n’y a pas que les frais de courtage. Il y a aussi les taxes. Qui dit taxe, dit « je donne de l’argent à l’Etat ».

Et il y a aussi les frais de bourse et les frais de compensation.

Peu de sites en parle de ces types de frais dans les comparatifs courtiers car elles dépendent du produit que vous tradez et pas du courtier car elle est, bien sûr, à acquitter quel que soit le courtier.

Parlons de la Taxe sur les Transactions  Financières.

Si vous achetez une action d’une entreprise française dont la capitalisation est supérieure à 1 milliard, celles qu’on appelle les Blue Chips, vous devez à l’Etat 0,30 % du montant suivant : le cours du titre X nombres de titres.

La liste des entreprises est consultable ici sur un site du Ministère des Finances : https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/9789-PGP.html/identifiant=BOI-ANNX-000467-20201223

Elle est mise à jour périodiquement.

Ce montant n’est pas négligeable car le montant de la taxe peut être supérieur aux frais de courtage sur votre achat de titres.

C’est la version française de la taxe Tobin destinée à frapper les spéculateurs et a être reversée pour de grandes causes. En France, cette taxe est reversée pour financer la grande cause nationale qu’est « alimenter le budget de l’Etat ».
Elle a été instaurée en 2012 avec un taux de 0,20%. Elle est passée à 0,30% depuis le 1er janvier 2017, ce qui représente une augmentation de 50%.

Les cas où la Taxe sur les Transaction Financière n’est pas due :
– à la revente des actions que vous possédez (due qu’à l’achat).
– Quand le siège de la société dont vous achetez les titres n’est pas en France.
– Quand sa capitalisation est inférieure à 1 milliard.
– Si vous achetez d’autres actifs que des actions.
– Si vous achetez une action éligible à la taxe et vous la revendez dans la journée (au comptant ou en SRD).
 – Si vous achetez au SRD (Service de règlement différé) une action éligible à la taxe et que vous n’en devenez pas propriétaire en repoussant indéfiniment la levée de votre titre, c’est-à-dire leur achat ferme.

Frais de bourse et de compensation

Les autres frais qui apparaissent parfois dans les frais annoncés par les courtiers, (pourquoi parfois ?) sont : 
– les frais de bourse reversés par le courtier à Euronext,
– les frais de compensation reversés par le courtier à la chambre de compensation.

Le client les paye. Ils sont reversés par le courtier aux acteurs boursiers et compensateurs.
On les rencontre dans le détail des frais de certains courtiers.

Dans l’offre du courtier Interactive Broker sur la plateforme Prorealtime, ils s’élèvent à 0,0095% du montant de la transaction plus des frais fixes s’élevant à une vingtaine de cents (0,20 €).

Quand le courtier ne les mentionne pas, que se passe-t-il ? C’est une question à poser avant l’ouverture de votre compte : sont-ils à ajouter aux frais ou le courtier les paye-t-il à votre place sans vous les facturer ouvertement.

Le gros morceau : les frais facturés par votre courtier

Toutes ces remarques s’appliquent aux banques en ligne avec offre bourse et aux pure players.

Dans mon simulateur de trade, j’estime à 5,7 € en moyenne les frais de passage d’ordre chaque sens (5,7 € à l’achat, 5,7 € à la vente) donc par transaction sur les actions européennes.
Je répète, c’est une moyenne que j’ai calculée sur chaque transaction en additionnant les frais de courtage proportionnels à la transaction et en répartissant les frais forfaitaires. Je sais qu’on peut trouver beaucoup moins cher chez les courtiers en ligne, jusqu’aux applications mobile à 1 € quel que soit le montant de la transaction comme Trade Republic.

Décomposons la nature ces frais car il n’y a pas que les frais de courtage proprement dit.
Commençons par :

Les frais que vous pouvez vous attendre à ne pas payer :

Ce sont des frais dits « annexes » mais que les courtiers en ligne ne facturent pas en principe contrairement aux banques classiques.

Donc cette liste peut être à prendre en compte dans vos critères de choix. Vous pouvez faire un tableau à double entrée avec le nom des courtiers et la liste des frais annexes :

– les frais d’ouverture du compte titres ou du PEA ou du PEA-PME,

– les frais de garde appelés Droit de garde,

– les frais de tenue de compte,

– les frais pour ordres non exécutés ou annulés,

– le coût du transfert du PEA ou du compte-titres pris en charge par le nouveau courtier,

– les frais d’abonnement,

– des frais de sortie ou de clôture de  votre compte.

Les frais que les courtiers facturent le plus souvent :

– Les frais d’inactivité, ou des frais d’abonnement si le nombre de transactions qui est prévu par la formule que vous avez choisie n’a pas été atteint. Vous aviez par exemple opté pour une formule low cost impliquant que vous fassiez au moins 20 allers-retours par mois et finalement vous n’arrivez pas à ce nombre.

– Les frais donnant droit à des services optionnels comme par exemple l’accès aux cours en temps réel ou à certains logiciels d’aide à la décision.

Les frais que vous pouvez payer si vous avez des exigences particulières :

– Les frais de clôture de position par téléphone

– Les frais d’accès aux carnets d’ordre en temps réel. Souvent il y a un décalage de 15 minutes. Quel nombre  d’ordres peut-on voir ?

Les frais liés à l’accès à certains services :

– Le SRD, Service de règlement Différé, qui permet d’utiliser un effet de levier et de vendre à découvert.

=>Effet de levier car vous payez votre achat à la fin du mois boursier et c’est votre courtier qui avance les fonds.
=> Vente à découvert car c’est votre courtier qui vous avance les titres, le but étant de les racheter  vendre plus tard moins cher.

– La possibilité de mettre vos titres dans un PEA

Vérifier aussi si vous avez l’obligation de laisser de l’argent sur votre compte courtier :

– Déposer une certaine somme à l’ouverture du compte, jusqu’à 3000 € chez certains courtiers.

– Laisser en permanence un montant déterminé sur votre compte

Comment s’assurer de la qualité du service client ?

1° D’abord prendre connaissance de la nature du  service client.

Vous devez lire la documentation, regarder les avis clients sur Internet ou poser des questions par mail / téléphone à la short list des courtiers que vous avez retenus avant d’ouvrir votre compte.

Sur le site La Bourse pour les nains, vous pouvez lire les avis clients sur chaque courtier. Rappel du lien : https://www.bnains.org/courtage/tableau_comparatif_courtiers_bourse.php

Mais n’oubliez pas que seuls les mécontents râlent, bien sûr, c’est l’éternelle histoire des trains qui arrivent à l’heure. Les pleinement satisfaits ne s’expriment pas. Mais il est remarquable que certains courtiers ont accumulé une proportion plus forte que d’autres d’avis défavorables.

Vous devez obtenir des réponses au moins aux questions suivantes :

– Quel est le moyen pour joindre votre courtier ? Par téléphone et / ou par e-mail

– Est-ce qu’on vous répondra toujours en français ? L’idée est d’éviter d’avoir au bout du fil un call-center anglophone situé en Inde.

– Y a-t-il une possibilité d’avoir un conseiller dédié ?

2° Faire « le test de la question » avant ouverture du compte.

Vous pouvez appeler le service client pour poser une question. Vous pourrez ainsi évaluer le temps qu’on mettra à prendre votre appel et la qualité de la réponse.

Voici des idées de questions :
– Les dépôts sur le compte sont-ils rémunérés ?,
– il y a-t-il des frais de bourse et de compensation sur chaque transaction ?

Prévoir d’évoluer dans votre trading

Vous testerez un jour d’autres actifs ou d’autres styles de trading. Votre courtier sera-t-il à la hauteur ?
A vérifier :
– Quels sont les autres actifs proposés, ETF, produits dérivés, options ?

– Les actions étrangères sont-elles proposées et comment se passe l’achat en dollars ? Faut-il déposer un compte en dollar ? quels sont les frais de change ?

L’idéal

Avoir la possibilité de se connecter à la plateforme de passage d’ordres pour tester sa disponibilité, sa fluidité, le temps de chargement, tablette ok, difficile sans ouvrir un compte.

Les garanties de bon fonctionnement que votre courtier doit satisfaire

– Le courtier n’appartient pas à la liste noire de l’AMF

– Le courtier a son siège social en Europe, sauf Chypre ou Malte, et dans une grande ville.

Frais de courtage proprement dit ou frais de passage d’ordres :

2 caractéristiques :
– Quelque fois, ils paraissent vraiment très bas, un pourcentage infime du montant de votre ordre, et (damned ! ou flute !), il y a souvent un montant minimum qui sera facturé.
Exemple : les frais d’achat annoncés pour un paquet d’actions s’élèvent à 0,095% de la transaction donc (waoh !) si vous acheter 1200 € de titres vous pensez être facturé 1,14 € en frais de passage d’ordre mais il y a un montant minimum fixé à 4,95 € (damned !).

– Les frais de passage d’ordres sont moins chers à partir d’un nombre d’ordres passés mensuellement. La plupart des courtiers ont des offres aux montants dégressifs si vous passez un certain nombre d’ordres mensuellement.

Les plateformes d’aide à la décision en analyse technique

L’inscription est gratuite et facile mais avec des restrictions si elle est gratuite.

– La plateforme Prorealtime :

  – Les cours sont affichés avec une interface très lisible et moderne. Le nombre d’indicateurs proposés est infini.

  – Elle est gratuite pour les cours en unité de temps journalière. Il faut juste créer un compte avec peu d’informations.

  – En temps réel, les coûts élevés sont élevés si on passe peu d’ordres. Ils sont dégressifs jusqu’à être gratuits si on est actifs.

  – Elle peut être testée gratuitement pendant 15 jours.

  – Il y a une possibilité fabuleuse de coder de petits algorithmes pour faire des screeners (scans de marché) et des indicateurs (projection d’évolution d’un cours).

– La plateforme TradingView :

– Elle est gratuite pour le temps réel quotidien : unités de temps jusqu’à une minute. Il faut juste créer un compte avec un minimum d’informations.
– La version gratuite ne permet de mettre que 3 indicateurs sur les graphiques mais une grande variété de ceux-ci est proposée.
– La version payante est assez peu chère, autour de 10 € mensuels.

– La plateforme Zone Bourse :

Elle est gratuite pour le temps réel quotidien : unités de temps jusqu’à une minute. Mais au bout d’un certain temps de consultation, on est déconnecté si on n’a pas de compte payant.

La plateforme d’entrée en position ou l’interface de trading

– La plupart des courtiers en ont une.

– Celle de Prorealtime a l’air top !

En pourquoi ne pas avoir deux courtiers ?

Non pas, un pour la semaine et un pour le week-end mais plutôt un pour les actions et un pour les Futures…

Diane Dulac
hellodiane@ikitrading.com

NOTE PERSONNELLE
Cet article a demandé des heures de recherches et de rédaction. Puis, une longue phase de relecture a suivi. C’est lors de cette étape que la plupart des rédacteurs se perdent. Même avec toute la bonne volonté du monde, au bout d’un moment on ne voit plus ses bêtises.
Si vous rencontrez une faute / erreur de frappe, je vous remercie par avance de me le faire savoir par un email à l’adresse ci-dessus ou en commentaire.
Je ne conserverai pas votre adresse email. Vous n’aurez jamais de mes nouvelles à part pour vous dire merci…

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