Comprendre les volumes en trading et trader avec l’indicateur On Balance Volume (OBV)

Le taureau de Lasco – Street Artiste – Sur un mur du quartier de la Butte aux Cailles – Paris

Cet article concerne le Swing trading sur actions, le style de trading le plus facile sur l’actif le plus simple.

J’ai travaillé sur les volumes car je trouve pertinent d’orienter sa prise de décision en examinant la quantité de titres échangés.
La question à laquelle je dois répondre est : Comment s’appuyer sur les volumes pour entrer ou sortir de position en évitant les faux signaux ?
C’est un peu complexe parfois, une histoire de poule et d’œuf. Est-ce le volume détermine le prix ou est-ce que le prix détermine le volume ? Mais j’ai trouvé On Balance Volume, un indicateur pour lire les volumes qui m’a donné ma réponse.

Ce que sont les volumes

Ce qu’on appelle Volumes dans le monde boursier est la quantité de titres échangés durant une unité de temps (une unité de temps peut être une journée, 4 heures, une heure, 15 minutes…).
Le volume fait partie des indicateurs que l’on peut utiliser pour décider d’une entrée ou d’une sortie de position.

(Au cas où certain(e) ait recherché cette explication, comme j’ai pu le faire.)

Sur la plateforme Prorealtime, la représentation des volumes est affichée sous la forme d’un histogramme. La hauteur des colonnes donne visuellement une idée de la quantité de titres échangés. Le nombre de titres échangés est indiqué par une échelle chiffrée sur le côté droit de l’histogramme. Chaque colonne représente l’unité de temps dont vous avez demandé l’affichage (un jour, 4 heures, une heure…)

La couleur est le 3ème élément qui rentre en ligne de compte pour lire le graphique des volumes chez Prorealtime. Une colonne est donnée soit rouge, soit verte comme le sont les bougies du graphique des cours.

(Dans les deux graphiques, cours et volumes, la couleur est paramétrable, si vous n’aimez pas le rouge et le vert. D’ailleurs, c’est en allant dans les couleurs du graphique Volume que l’on comprend pourquoi une colonne est colorée.)

Au premier coup d’œil, on peut imaginer qu’une colonne de volume est verte car la bougie correspondante du graphique de cours est verte.
Mais là, on se trompe, c’est un peu plus subtil. En fait, la couleur n’a rien à voir avec le volume. La couleur apporte une information qui est absente dans le graphique de cours.

Prorealtime – Le graphique du volumes de titres échangés pour un titre – Chaque colonne représente une unité de temps

Sur le graphique ci-dessus, si on suit des yeux la ligne verticale noire, on voit que la colonne du volume n’est pas de la même couleur que la bougie du cours correspondant à cette unité de temps.

L’explication : Une colonne est verte quand le cours de l’actif à la clôture de l’unité de temps est supérieur ou égal au cours de l’actif à la clôture de l’unité de temps précédente. La colonne est rouge quand le cours à la clôture de l’unité de temps affichée est inférieur au cours de clôture de l’unité de temps précédente.

Je vais essayer d’être plus claire.

Vous affichez le cours en unité de temps journalière. Vous examinez le graphique des volumes à la clôture du jour J. La colonne du jour J est verte car le cours du jour J est supérieur ou égal au cours du jour J-1.

La colonne du jour J est rouge car le cours à la clôture du jour J est inférieur au cours à la clôture du jour J-1, c’est-à-dire la veille.

Rendre plus clair la lecture d’un graphique des volumes

Le graphique est plus lisible en ajoutant une Moyenne mobile sur le graphe des volumes. C’est très facile dans l’option « configurer » du graphique (« ajouter un indicateur »).
Une Moyenne mobile simple 5 jours (MM5) semble la plus appropriée.

L’analyse des cours par le biais des volumes est forcément un atout au trading. En toute logique, le prix d’un actif dépend du nombre de titres en vente. S’ils sont peu nombreux dans le carnet d’ordres, le prix va monter, s’ils sont abondants, le prix va baisser.

Mais ce qui fait varier les prix, c’est la rencontre entre la demande et l’offre plus que la pénurie ou l’abondance de titres.

Voici quelques éléments que j’ai réunis pour tenter de comprendre comment utiliser l’indicateur Volumes échangés.

En rythme de croisière, les volumes augmentent quand les cours augmentent.
Les volumes baissent quand les cours baissent.
Quand il y a une rupture dans cette belle harmonie, il faut se poser des questions.

Repérer un retournement de tendance à venir

L’évolution des volumes devancent toujours l’évolution des cours.
Quand les cours sont en tendance haussière, les volumes atteignent leur plus haut niveau avant les cours.
Quand les cours sont en tendance baissière, les volumes atteignent leur plus bas niveau avant les cours.
Dit autrement, les volumes augmentent ou baissent avant les cours.

On peut ainsi prévoir (soupçonner) un retournement de tendance prochain en observant les volumes.

Sentir la proximité d’un signal de sortie

On est entré pour suivre une tendance haussière. Tout à coup, les volumes augmentent par rapport aux unités de temps précédentes donc un retournement de tendance est prévisible. Il faut être vigilant.

La raison de cette augmentation des volumes est simple. Les acheteurs vendent et prennent leurs profits.

NB : les titres deviennent surabondants et donc leur prix baisse. L’offre devient plus abondante par rapport à la demande et le prix baisse. La tendance se retourne. Elle devient baissière.

On est entré en vente à découvert pour profiter d’une tendance baissière. Tout à coup, les volumes augmentent par rapport aux unités de temps précédentes donc un retournement de tendance est prévisible. La raison de cette augmentation des volumes est simple. Les acheteurs reviennent pour profiter de la baisse du prix. La demande se renforce, elle va absorber l’offre et le prix va monter. La tendance se retourne. Elle devient haussière.

Ces informations sont simples à observer. Elles doivent devenir systématiques dans notre trading. Observer l’évolution des volumes peut permettre de limiter l’incertitude qui préside à la sortie de position. Elle permet dans le cas inverse de confirmer un signal en cas d’hésitation sur une entrée en position.

Si vous écrivez un screener avec le langage de programmation Probuilder, ajoutez la condition :
Volume > 10000.
S’il y a peu d’échanges sur ce titre au jour où tourne votre screener, il ne sera pas très intéressant de l’acheter même si les autres indicateurs sont bons.
Il y aura sans doute un blocage au niveau du carnet d’ordre.

Pas facile de trouver un indicateur sur les volumes qui soit compréhensible (par moi).
J’ai trouvé l’OBV (On Balance Volume). Il est présent, bien sûr, dans l’arsenal des indicateurs de Prorealtime.
Qu’apporte-t-il ?
Pour faire simple, disons que pour une unité de temps, cet indicateur pondère le mouvement du prix avec le volume de cette unité. Pour moi, il est plus facile d’examiner cet indicateur que de suivre l’histogramme des volumes.

Je recherchais la façon de repérer le moment où quand un titre était très demandé donc devenait plus rare, son prix commençant alors à monter en application du principe : ce qui est rare est cher.
Ce qui me gênait était : qui commence ? L’œuf ou la poule ?
Comme je l’ai dit plus haut : Est-ce le volume détermine le prix ou est-ce que le prix détermine le volume ? Je sentais que c’était une question de timing.

J’ai ma réponse avec l’OBV. Se positionner avec la poule et attendre l’œuf… Je vais tenter de m’expliquer.

La relation entre le prix et le volume visible dans OBV

D’abord, il faut que la courbe de l’OBV évolue dans le même sens que le cours sinon pas la peine d’accorder de l’attention à ce titre.

1er cas : C’est l’indicateur OBV qui démarre, c’est à dire il bouge avant le cours. S’il y a une première vague de demande plus forte, il y a une petite montée du volume. Le titre devient plus difficile a obtenir donc son prix augmente.

Arrive ensuite une 2ème vague d’investisseurs intéressés. La montée du cours a été repérée par le plus grand nombre, le cours et le volume montent alors de concert. L’OBV et le cours partagent la même ascension. On est donc sur une tendance à suivre et on peut entrer en position.
Voir le graphique ci-dessous.

Après, tant que les pics de l’OBV sont de plus en plus hauts, on reste en position. Si pendant plus de 3 jours, les pics de l’OBV sont de plus en plus bas, il est temps de sortir. On sort au bout de 3 séances consécutives de pics bas de l’OBV avant que le cours ne commence à baisser.

Le graphique du 1er cas
(Clic droit et « ouvrir l’image dans un nouvel onglet » permet de voir le graphique très nettement.)
– L’indicateur OBV installé sous le graphique des volumes.
– Il est beaucoup plus lisible que le graphique des volumes même enrichi d’une Moyenne mobile 5 jours.
– On voit que l’OBV commence à monter quelques séances avant le cours. La ligne rouge pointillée rejoint des pics de plus en plus haut. On peut entrer en position après quelques pics au niveau de la flèche rose présente sur l’OBV et le graphique des prix.

2ème cas : Les cours démarrent leur ascension avant l’OBV. C’est le signe que les volumes ne suivent pas les cours. Donc la tendance haussière n’est pas confirmée. Le gros des acheteurs n’était pas intéressé et la hausse ne se poursuivra pas. On ne rentrera pas en position.

Les volumes sont à utiliser aussi comme une confirmation de signal. On a reçu un signal au niveau des cours. Les indicateurs sont bons ET le volume d’échange est élevé. C’est un plus pour entrer en position.

Si les indicateurs sont bons MAIS si le niveau des volumes est bas, on va réfléchir à deux fois.
Une hausse de prix (si on vise l’achat) ou une baisse de prix (si on vise la Vente à découvert) sur un petit volume n’est pas un signal fort.

CAR un marché en hausse devrait voir son volume augmenter.

Les acheteurs doivent être en un nombre croissant pour continuer à pousser les prix à la hausse.

Si les prix augmentent et que le volume diminue, c’est que les acheteurs manquent d’enthousiasme. Un renversement de tendance est alors très possible.

On cherche ici plus une confirmation de stratégie qu’une confirmation de signal.

Si le cours baisse et qu’un support est cassé.

– Cas N°1
Le cours baisse et casse un support mais la courbe de OBV est toujours haute par rapport à un creux récent (les volumes restent forts).
La tendance baissière risque de s’installer.

– Cas N°2
Le cours baisse et casse un support mais la pente de la courbe de OBV est en baisse par rapport à un pic récent (donc les volumes sont faibles).
C’est le signe qu’il n’y a pas assez d’acheteurs motivés. Il y a eu beaucoup de vendeurs tout à coup et pas d’acheteurs pas reprendre la main. La tendance baissière devrait être molle et le prix peut repasser au dessus du support. Le signal d’entrée n’est pas confirmé.

Si le cours monte et qu’une résistance est cassée.

Cas N°3 :
Le cours monte et casse une résistance et la courbe de OBV est en hausse par rapport à un creux récent (donc les volumes sont forts).
Une tendance haussière se met en place et risque d’être forte et durable.

Cas N°4:
Le cours monte et casse une résistance mais la courbe OBV est plus basse qu’un pic haussier précédent ou n’a pas évoluée (donc les volumes restent faibles).
Si les volumes sont faibles lors de la cassure, il y a alors une forte probabilité qu’une correction arrive ensuite avec une baisse des cours.
Les faibles volumes montrent que les acheteurs ne sont pas capables de soutenir le prix. Ils sont démotivés. C’est donc un faux signal.

On constate de forts volumes mais la résistance ou le support ne casse pas.


Cas N°5 :
Dans ce cas, la courbe OBV est en hausse par rapport à un creux précédent. 
Il y a beaucoup d’acheteurs et de vendeurs et les deux s’équilibrent. Aucune catégorie ne prend la main sur l’autre. Il ne peut donc y avoir de signal d’entrée.

Conclusions au sujet des volumes : (histoire d’être moins catégorique)

L’analyse technique est un outil extraordinaire mais qui n’offre aucune certitude. Les chances qu’une tendance se poursuive après la cassure d’un support ou d’une résistance étudiées selon les volumes sont à interpréter comme des probabilités. Mais en trading, tout n’est que probabilités…

Pourquoi le volume n’est-il pas un indicateur toujours totalement pertinent ?
On a bien compris que globalement, il vaut mieux rentrer en position en présence de volumes forts que de volumes faibles.
L’analyse des volumes est pertinente mais ne peut pas être utilisée seule. Elle ne donne pas toujours de signal d’entrée / sortie. Il faut observer un autre indicateur technique et là, l’analyse des volumes est un renfort puissant.

Importance du jour de la séance ou de l’heure dans la séance
Je n’ai pas encore étudié cet aspect. On peut observer une plus grande importance des volumes en début et en fin de séance ainsi que les lundis et les vendredis.

Diane Dulac
hellodiane@ikitrading.com

NOTE PERSONNELLE
Cet article a demandé des heures de recherches et de rédaction. Puis, une longue phase de relecture a suivi. C’est lors de cette étape que la plupart des rédacteurs se perdent. Même avec toute la bonne volonté du monde, au bout d’un moment on ne voit plus ses bêtises.
Si vous rencontrez une faute / erreur de frappe, je vous remercie par avance de me le faire savoir par un email à l’adresse ci-dessus ou en commentaire.
Je ne conserverai pas votre adresse email. Vous n’aurez jamais de mes nouvelles à part pour vous dire merci…

2 commentaires

    • Bonjour Frédéric,

      Vous avez eu raison de souligner que l’expression « volumes forts ou faibles » n’était pas assez parlante.
      J’ai réécrit la partie « Etude des volumes au voisinage des supports et des résistances ».
      Je parle plutôt d’évolution de la courbe OBV que de niveaux de volumes.
      J’espère que c’est plus clair. Dites-moi…
      La force et la faiblesse du volume est à considérer par rapport aux niveaux de volume récent.
      Mais quand on suit l’évolution de la courbe OBV, c’est beaucoup plus clair puisqu’on peut rejoindre les pics et les creux avec une droite.
      Et savoir ainsi dans quel sens les volumes bougent.

      Merci pour votre question !

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