Les CFD, surfer avec un petit capital

Un produit léger comme une planche de surf mais pour investisseurs aguerris.

Pratiquer le surf nécessite peu de moyens : une planche, des vagues mais beaucoup de pratique.
Trader les CFD quand on est débutant, c’est passer de la bouée à tête de canard sur la plage de la Baule à la planche de surf  dans les rouleaux de la plage de Kuta à Bali. En d’autres termes, il faut être déjà aguerri pour trader ce genre de produit.

C’est la planche de surf du trading car un petit capital suffit. Il peut être multiplier naturellement par un effet de levier. Mais le niveau de risque est élevé.
Il faut déjà être expert car l’effet de levier peut vous ruiner.
A ceci peut participer, l’effet requin-attiré-par-le-sang de certains courtiers qui peuvent investir à l’inverse de vos trades s’ils ont repérer votre manque d’expérience.
Aussi, le choix du courtier est primordial.

Les CFD ou Contract for difference, comment ça marche ?

Un CFD est un produit dérivé c’est-à-dire  un actif qui reproduit le cours d’un actif (actions, devises, indices, matières premières…). On parie sur l’évolution de cet actif sous-jacent sans en être propriétaire.
Un CFD sur le CAC40 va par exemple théoriquement suivre la variation de cet indice. On peut parier à la hausse ou à la baisse de l’actif sous-jacent.

Les CFD  sont construits de toute pièce par les courtiers. Le CFD recopiant la valeur de l’actif réel, il reconstitue un « marché miroir ». Ce marché n’est pas régulé, c’est-à-dire pas réglementé. Selon le courtier la cotation reproduite peut être différente de la cotation réelle.

L’effet de levier

Un effet de levier est proposé, ce qui peut être le meilleur ou le pire. Il avantage les bons et ruine plus vite les mauvais. Plan de trading, Money-management sont impératifs pour ne pas disparaître des radars trop rapidement.
Un petit capital peut être bonifié par l’effet de levier mais peut-être englouti très rapidement par les frais lié à d’un scalping acharné ou par la perte due manque d’expérience.
Taille de l’effet de levier actuellement (d’après le site de l’AMF) : Depuis le 1er août 2018, l’effet de levier est désormais limité selon la nature du sous-jacent. Par exemple : il est de 30 pour les CFD sur les devises les plus importantes du Forex, de 5 pour les CFD sur les actions et de 2 pour les CFD sur les crypto-monnaies.

Les frais quelque soit le type de courtier :

Le spread : cas des CDF sur tous les actifs sauf sur les actions.
Imaginons un actif dont la valeur est de 420 .
A un euro le point, on achètera par exemple un CFD 422 € et on le vendra 418 €.
Cet écart ou Spread sera prélevé par le courtier.
Une commission : cas des CFD actions
Une commission proportionnelle au montant investi est prélevée, par exemple 0,1 % avec une commission minimale, par exemple 10 € .

Selon le type de courtiers CFD auquel on s’adresse on rencontre deux cas de figure qu’il faut impérativement prendre ne compte :

Vous vous adressez à un courtier qui exécute vos ordres en Direct Market Access (DMA)

Le courtier DMA exécute vos ordres en les plaçant dans le carnet d’ordre du sous-jacent donc vous pouvez théoriquement les voir. Vous pouvez contrôler s’ils sont refusés à tort ou à raison. En principe, s’ils sont refusés au prix que vous offrez c’est qu’il n’y a pas d’acheteur à ce prix-là. Il vous faudra revoir votre prix ( c’est un vrai carnet d’ordre !). Vous pouvez aussi participer aux « enchères » d’ouverture et de clôture des marchés.

Les inconvénients :

– un seul sous-jacent est accessible : les actions.
– cette duplication a un coût élevé. La rémunération des courtiers est dépendante aussi des frais qu’ils payent pour passer les ordres. Ces frais sont répercutés sur le client au niveau de l’utilisation de la plate-forme de trading.
– les frais de courtage sont plus élevés.

L’autre type de courtier CFD : les market maker (oui, carrément faiseurs de marché !)

Le côté open bar des Market maker est grisant. Leurs CFD couvrent tous les marchés de tous les sous-jacents (devises, matières premières, actions, indices, ETF, obligations).

Tout est centralisé chez le courtier donc tout parait simple avec un retour en temps réel sur vos ordres. Le DMA transmet les ordres que s’il a une contrepartie vendeuse ou acheteuse. Là, le market maker exécutera toujours vos ordres (pas de limite de volume) mais le prix n’est pas forcément garanti.

Mais vos ordres ne sont pas forcément exécutés au prix que vous avez demandé,. Un prix plus bas peut vous être proposé donc est moins avantageux. Sur quelle base ? Vous ne pouvez pas le savoir puisqu’il n’y a pas de carnet d’ordre fiable. Les cours sont censés refléter aussi fidèlement le prix de l’actif mais quelquefois la correspondance est « à une vache près »… Normal, le courtier est le maître des cours.

Le cas extrême, les market maker avec dealing desk :

Ici selon le cas, vos ordres sont envoyés sur le marché ou traité en interne chez le broker. C’est le dealing desk qui décide. Les trades d’un trader habituellement rentable sont traités sur le marché car c’est ce qui rapporte le plus au courtier.

Les trades d’un trader habituellement non rentable peuvent rester chez le courtier qui va jouer contre le trader, c’est-à-dire à l’inverse de sa position.
En théorie, les stop loss sont appliqués à la lettre mais ils peuvent apparaître comme ayant été touchés assez rapidement (vous sortez en perdant plutôt vite…).
Il y a, dans ce cas, typiquement un conflit d’intérêt entre le courtier et le trader.

Le choix du courtier est donc essentiel. Il doit être déjà impérativement agrée par l’A.M.F..

Mais le courtier se protège également et protègent les investisseurs.

Quand vous ouvrirez votre compte chez un courtier CFD, celui-ci vous demandera de remplir un formulaire où vous devrez indiquer votre couverture financière et votre expérience de trading. Parfois, vous devrez aussi répondre à un quiz sur les CFD pour démontrer votre connaissance de ce type de produit. il est donc nécessaire d’en comprendre bien le principe de fonctionnement pour y avoir accès sinon votre compte ne sera pas ouvert.

Ce que les courtiers CFD doivent publier sur leur site :

Les CFD sont des instruments complexes et présentent un risque élevé de perte rapide en capital en raison de l’effet de levier. Entre 74 et 89 % des comptes de clients de détail perdent de l’argent lors de la négociation de CFD. Vous devez vous assurer que vous comprenez comment les CFD fonctionnent et que vous pouvez vous permettre de prendre le risque élevé de perdre votre argent.

A l’automne 2018, l’AMF a dit que, selon le pays, entre 74% et 89% des comptes investis en CFD affichaient un solde négatif. Par client, la perte était de 1600 à 29000 €.
L’ESMA a aussi amendé la commercialisation des CFD.
En France à partir du 1er août 2019, seuls les contrats respectant des caractéristiques telles que effet de levier limité, impossibilité pour un compte d’afficher un solde négatif ou encore avertissement obligatoire et régulier sur les risques pourront vendre des CFD aux investisseurs non professionnels, c’est à dire aux particuliers.

Les CFD ne sont pas à écarter d’une stratégie de rentabilité pour un trader mais ils sont réservés aux traders particuliers aguerris.

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